Naissance du Collectif

Tout a commencé, au début de l’année 2018, par une annonce diffusée sur les réseaux sociaux.

Cherche locataires pour une maison de deux logements, un hangar, un verger et deux hectares de terrain agricole

Une visite collective est proposée par la propriétaire, un dimanche de janvier, pendant la sieste de l’après-midi. Un épais brouillard embaume la plaine de l’Orbe. Une douzaine de personnes se tiennent debout, dans un Joran de front froid, face à une bande de terre, en jachère depuis deux ans, qui se repose silencieusement de plusieurs décennies d’agriculture intensive. Ces jeunes gens ne se connaissent pas. Ils viennent de tous horizons, ont entre 20 et 35 ans, mais regardent déjà et sans le savoir dans la même direction. Ils veulent contribuer, à leur échelle et avec leurs moyens, à régénérer la terre, à prendre soin de celles et ceux qui vivent dessus.

Ce dimanche-là, après un tour de présentation sommaire, deux décisions sont prises : celle de poursuivre l’échange la semaine suivante et de nommer Carottes Courbes ce qui en résultera. Un mois et six rencontres plus tard, les fondations du collectif sont posées.

Lentement, un pas après l’autre

En rejoignant le collectif, les membres ont gardé leur activité professionnelle. Nous disposons ainsi d’une pleine liberté pour développer les Carottes Courbes à notre rythme, sans s’embarrasser de pression financière. En comptant sur nos cotisations propres, nous avons établi un budget de CHF 5’800 pour lancer la machine. Nous avons réalisé ensemble un poulailler mobile, participé à la régénération de 2000 m2 de sol, lancé une activité de maraîchage, planté divers fruitiers, édifié une spirale aromatique et un jardin Mandala. En une saison, nous sommes déjà parvenus à couvrir la majeure partie de nos besoins en légumes.